Notre collection primo-numérique accueille en cette rentrée un nouveau conteur de grand talent en la personne de David Forrest. Par conséquent, on profite de cette belle occasion pour relancer notre série d’entretiens avec les auteurs de Snark !

David Forrest ne vous est peut-être pas inconnu. Comme Christelle Verhoest (Sombre Héritage) et Jeff Balek (Yumington), il s’est d'abord fait un nom par le biais de l’autoédition. Avec le roman En série - Journal d’un Tueur, il s’est révélé comme l’un des premiers écrivains de cette nouvelle génération à rencontrer le succès sur le seul marché du numérique.

Après plusieurs nouvelles ainsi que le thriller Légion, il rejoint l’écurie Bragelonne pour notre plus grand plaisir, non sans poursuivre sa carrière d’indépendant en parallèle.

Légion est d’ores et déjà disponible dans sa nouvelle identité graphique et sera suivi dans quelques jours par le dernier-né de l’auteur, Prométhium.

Mais trêve de blabla, laissons David nous expliquer tout ça maintenant !

 

David Forrest

Hello David. En quelques mots, pourrais-tu te présenter aux lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?

Pas encore trop traumatisé par ma quarantaine passée, un peu plus par mes cheveux perdus sur la route, je viens de la presse spécialisée en jeux vidéos (oui, je sais : "Waaaah la chance", tout ça....) où j'ai pas mal roulé ma bosse pendant des années avant de glisser vers d'autres horizons pas forcément beaucoup plus sérieux.

Depuis trois ans, j'ai fui Paris pour me poser du côté de Nantes, juste après avoir publié mon premier roman, En Série - Journal d'un tueur, qui à ma grande surprise est devenu un des tout premiers best-sellers numériques en France. Depuis, je continue d'écrire des romans et des nouvelles, allant du thriller à la S-F, en passant par le fantastique et la romance historique.

Ah non en fait, pas ça - j'en suis incapable. C'est plutôt le rayon de mon épouse.

Comment as-tu fait connaissance avec Bragelonne ?

Fan de S-F et d'horreur, de thrillers (surtout ceux avec un côté fantastique) et de Fantasy (un peu moins, mais quand même pas mal), je suis logiquement depuis toujours lecteur de Bragelonne. Les équipes de Bragelonne ayant toujours été parmi les plus impliquées dans le livre numérique, nous nous sommes forcément croisés de temps en temps.

En fait, au lieu de paraphraser mon ami Jeff Balek, je laisse parler mon côté fainéant et vous encourage à aller lire sa réponse à cette même question, j'aurais dit pareil.

En serie - Journal d'un tueur de David Forrest

En rejoignant la collection Snark, tu passes du statut d’auteur auto publié à succès à celui d’auteur passé dans les griffes d’un terrible éditeur égoïste et sanguinaire. Peux-tu nous expliquer ton choix ?

Par amour de l'autodestruction.

Bon, peut-être aussi un peu parce que ça me titillait. Il faut être honnête : un auteur indépendant, aussi polyvalent et efficace soit-il (notez, je m'envoie des fleurs, là) a ses limites. Quand on écrit, on a envie d'offrir au lecteur la meilleure expérience possible. Et cela est difficile, sinon impossible, quand on est tout seul dans son coin. Les regards extérieurs, les critiques, les compétences de professionnels d'une maison d'édition (comme mon éditrice Claire) permettent de sortir le meilleur d'un texte et de son auteur, d'en extirper ce qu'on n'aurait pas forcément réussi à sortir soi-même.

C'est cela qui m'a convaincu de me lancer dans l'aventure avec Bragelonne. Et puis parce que c'est Bragelonne, aussi. Je crois qu'on partage les mêmes passions, les mêmes visions du livre, les équipes de Bragelonne et moi. Forcément, à un moment, on devait se rencontrer. En plus, moi aussi je peux être terriblement griffu, égoïste et sanguinaire. Donc c'est fair-play.

Je garde cependant un pied dans l'autoédition, avec plusieurs titres publiés en indépendant. ([PUB] Notamment le cauchemardesque roman En Série - journal d'un tueur, l'étonnante nouvelle Le tunnel, les non moins ébouriffantes nouvelles de S-F Nouveau Départ ou Lune à vendre, parmi d'autres non moins chouettes [/PUB]). *

Je crois que contrairement à ce qu'on entend beaucoup, les deux mondes, autoédition et édition traditionnelle, ne sont pas incompatibles.

* Cet intermède publicitaire vous est offert par mon blog : davidforrest.fr.

De manière générale, en tant que lecteur et en tant qu’auteur, quel regard portes-tu sur le marché du livre, qu’il soit imprimé ou numérique ?

Un livre, qu'il soit papier, numérique, buvable ou aromatique (je prends de l'avance au cas où quelqu'un inventerait le livre en flacon) reste un livre. Les modes de lecture, de consommation évoluent, s'étoffent, mais le fondement reste le même : des mots qui se succèdent pour donner vie à des personnages, des histoires, des émotions. Je ne comprends pas la polémique entre aficionados du numérique et talibans du papier. On a eu les mêmes pour les films (Cinéma ? TVHD ? Super 8 ?) et la musique (Gramophone ? CD ? Concert ? MP3... enfin bon, vous m'avez compris), entre autres.

Un livre, quelque soit son format, sa vocation première est d'être lu. Ou bu. Ou reniflé.

Dans le même ordre d'idées, je ne fais pas de distinction entre édition traditionnelle et autoédition. Je crois que la très large majorité des lecteurs s'en fichent, à raison. L'important, c'est que le livre soit bon et leur plaise, peu importe le statut de son auteur.

Parlons de Légion, ton premier livre publié sous la bannière de Snark. Comment est née cette histoire dans ton esprit.

Quand je suis arrivé à Nantes, en 2011, j'ai tout de suite adoré la ville, son hypercentre très vivant, très esthétique. Enfin presque : il y avait - et il y a toujours - un bâtiment triste, massif, certes essentiel, mais franchement pas beau, qui dénotait : le centre hospitalier de l'Hôtel-Dieu. C'est de là que tout est parti. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue, mais je me suis alors dit que le complexe du C.H.U avait tout du lieu hanté...

Je crois savoir que durant l’écriture de Légion, tu as été frappé par le fait que la réalité rattrapait ta fiction ?

C'est plus curieux que ça, en fait... Disons que la fiction a curieusement trouvé un écho inespéré dans l'histoire des lieux qu'elle évoquait. Je cherchais un petit quelque chose de rien auquel me raccrocher et autour duquel broder certains aspects de l'intrigue, mais je suis tombé sur bien plus que ça : des faits si parfaitement imbriqués dans ma narration qu'ils avaient l'air de m'avoir été offerts sur un plateau ! Cette hallucinante coïncidence a forcément étoffé l'histoire, au-delà de mes plus folles espérances.

Et j'ai eu le même genre de coïncidences pour la plupart des mes histoires. Pour Prométhium, par exemple, je vous donne un exemple tout bête : je suis arbitrairement tombé sur une date spécifique pour un évènement important dans l'histoire. Ce n'est qu'après que j'ai cherché si cette date n'avait pas par chance un rapport avec le contexte du roman. Bingo : pile-poil le truc qui fallait, sans les mains !

Je fais mon fier, là, mais c'est un peu flippant, en fait...

Légion de David Forrest

Qu’en est-il de Prométhium, à paraître dans quelques jours ? Ce nouveau thriller a-t-il un lien avec Légion ?

Prométhium est à la fois une histoire indépendante et la suite directe de Légion. Les deux romans peuvent se lire indépendamment, mais vous allez retrouver des personnages de Légion dans Prométhium (et pas de simples figurants !).

En dehors de cela, les deux romans ont beaucoup de similarités, mais encore plus de différences, notamment dans leurs thèmes respectifs. Je ne vous apprends rien, si vous avez lu le résumé de Légion (ou même juste vu sa couverture), en vous disant que c'est un thriller qui lorgne du côté du paranormal. Prométhium, de son côté, part dans une toute autre direction.

Question rituelle : comment décrirais-tu Légion… en seulement trois mots ? Même question pour Prométhium

Pour Légion, je dirais "Folie", "Démoniaque" et "Kalepomentaneïnomineïologie", mais celui-là, c'est vraiment pour déconner.

Pour Prométhium, disons "Ael", "Vâhana" et "Bowie" parce que je suis en train d'écouter Life on Mars et que la chanson a un petit rôle dans le roman.

J'encourage les lecteurs qui liront ces romans à me donner leurs propres tiercés de mots pour les définir. Je suis sincèrement curieux de les découvrir. À coup sûr, ils seront moins pourris que les miens.

Prométhium de David Forrest

Et enfin, quels sont tes projets ?

Actuellement, je suis en pleine écriture du troisième tome de cette trilogie lancée avec Légion et poursuivie avec Prométhium. Même combat : ça se lira indépendamment, mais l'histoire sera profondément liée aux deux autres - surtout à Légion, en fait.

J'ai aussi laissé un autre roman dans un coin pour le reprendre quand j'aurais fini Les ogres. (Oui, c'est le titre de ce troisième volet… SI ÇA C'EST PAS DE L'EXCLU !) Une histoire totalement indépendante, qui fait froid dans le dos, à lire en se goinfrant de pop-corn.

Et puis il y a autre chose aussi, sur le feu... quelque chose qui n'est pas sans rapport avec cette trilogie, mais pas seulement. Je vous garde ça pour plus tard : si vous avez eu le courage d'arriver jusque là, je ne vais pas vous en remettre une couche, car j'ai déjà un peu trop abusé de votre temps.

Allez lire quelque chose, plutôt. Permettez-moi de vous conseiller, le plus objectivement du monde, deux romans dont on m'a dit du bien. Légion et Prométhium, je crois. Et Seul sur Mars, d'Andy Weir, qui m'a carrément scotché. Je sais, ça fait trois. Je suis auteur, pas mathématicien.

 
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