Il peut contrôler les tempêtes, détruire le roc et invoquer le feu. Mais lorsqu'on veut combattre la magie par la magie, plus rien n’est certain...

Il est grand temps de vous présenter la première pépite de Fantasy de 2016. On la doit à l’anglais Stephen Aryan, newcomer dans le paysage littéraire de la Fantasy, puisque ce premier roman vous est proposé seulement six mois après sa sortie originale. (Mine de rien, on vous fournit les nouveautés de plus en plus rapidement.)

Contre toute attente, Taïkon, le Roi Fou, a réussi à fédérer les royaumes de l’Ouest. Une nouvelle inquiétante pour le roi Matthias, monarque éclairé de Seveldrom. Accusé par ce fanatique religieux de crimes contre plusieurs congrégations, Matthias comprend qu’un conflit armé est inévitable. Pour conserver une chance face aux hordes adverses, il bat le rappel de ses alliés. Le Mage de guerre Balfruss et cinq de ses pairs venus des quatre coins du monde volent au secours de Seveldrom. Mais face à un nécromancien et à ses acolytes, qui forment la force de frappe du Roi Fou, la partie est loin d’être gagnée d’avance…

Mage de guerre est donc le nouvel ambassadeur d’un courant qui refait surface depuis quelques mois, pour notre plus grand plaisir. Le titre de ce premier tome étant assez explicite, vous aurez certainement compris qu’on parle d’une Fantasy bourrée d’action. Pour autant, on n’a pas affaire à quelque chose de bourrin. Ce cycle s’annonce même comme assez profond, et pour cause, Aryan étant (lui aussi) un adorateur de feu David Gemmell.

Comme tous les héros créés par le Grand Homme, celui du jeune Stephen est un guerrier. À ceci près qu’il ne porte ni hache ni armure. Pour autant, c’est incontestablement un combattant aguerri, doublé d’un meneur d’hommes charismatique. Notre auteur étant un véritable fan de la figure du sorcier (qui ne l’est pas, parmi vous ?), il aime Gandalf, Raistlin, Ged et même Harry (Dresden) et il y a un peu de chacun d’eux en Balfruss.

Mais le Mage de guerre est loin d’être un héros parfait. Lui et ses frères d’armes se révéleront d’ailleurs bien plus complexes, pour ne pas dire étranges. Après tout, ce sont des mystiques… mais, si puissants qu’ils soient, la menace qu’ils affronteront ensemble est cette fois peut-être trop grande, même pour eux.

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Couverture dantesque réalisée par Fred Augis.

Le thème du roman est évidemment la guerre, et ce qu’on y découvre sur les autres et sur soi-même. À la Platoon. Comme souvent dans ce genre de contexte, c’est la variété des protagonistes qui se dégage rapidement comme étant le point fort de l’ouvrage. La galerie de personnages est parfaitement réussie et leurs interactions très bien tissées ; on pense tout particulièrement à l’esprit de camaraderie qui existe entre Balfruss et ses hommes, évidemment, mais aussi à la relation passionnée liant la princesse à sa meilleure espionne. D’une certaine manière, avec eux, on se retrouve de nouveau sur les remparts de Dros Delnoch, à attendre la prochaine bataille, et peut-être la Faucheuse. Car son ombre planera continuellement sur le champ de bataille. Et elle n’aura jamais été aussi terriblement efficace dans son funeste rôle, depuis Les Héros de Joe Abercrombie.

« Terriblement efficace ». C’est ainsi qu’on pourrait décrire Mage de guerre. (Bon, c’est aussi le titre d’une abominable chanson qui hante YouTube depuis des années, mais c’est une autre histoire.) Une majorité d’entre nous sommes désormais des lecteurs vétérans de Fantasy et il n’est plus aussi facile qu’avant de nous séduire. Mais Stephen Aryan est bien armé. Et on sent chez lui une volonté de rigueur dans la construction de son récit et le désir de ne pas évacuer la réalité et les interrogations (quasi) actuelles sous prétexte qu’on est dans un univers imaginaire.

Mage de guerre a répondu à toutes nos attentes. C’est un livre épique à souhait et qui a le mérite d’entrouvrir plusieurs voies qu’on a hâte de parcourir dans les tomes 2 (Mage de sang, en fin d'année) et 3 (Mage du Chaos, titre provisoire, pour 2017). Aryan l’a promis : l’âge des ténèbres, qui donne son titre au cycle, n’est pas qu’une expression grandiloquente. On peut s’attendre au pire pour Balfruss et sa troupe… et au meilleur pour nous, lecteurs.

Mage de guerre, premier tome de L’Âge des Ténèbres sortira le 16 mars. Enjoy.

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