Véritable révélation anglo-saxonne de l'an dernier, Mark Lawrence a eu droit à une success story semblable à celle de Patrick Rothfuss ou encore de Peter V. Brett. Mais le buzz qui a entouré la sortie du Prince Écorché a été accompagné de quelque chose d'assez inhabituel dans notre milieu : une véritable polémique.

altIl vous suffira de « googler » Prince of Thorns (le titre original) pour vous rendre compte que deux écoles s'opposent, et que l'une d'elles reproche au livre d'être provocant et violent. Certains ont aussi jugé le roman misogyne… mais pour l'anecdote, l'argument a été réfuté par le staff éditorial de Mark, intégralement composé de femmes.

Le Prince Écorché ne joue pas le registre de la sérénité et de l'héroïsme, c'est vrai. Mais en aucun cas le roman n'est gratuit. L'action ou la brutalité qui sont dépeintes dans ce cycle ne sont pas plus prépondérantes que ce que vous avez pu lire dans Drenaï ou L'Ange de la nuit. (Ce n'est pas un roman de Jack Ketchum, quoi !) Ce récit ne laisse pas indemne, c'est certain. Mais il nous a surtout marqués par son style incisif et son histoire parfaitement scénarisée. La plume de Mark Lawrence tranche comme une épée, et favorise les coups d'estoc, sans fioritures. Quant à Jorg, il est animé par des motifs bien précis qu'il dévoilera aux lecteurs en temps voulu. Sans excuser ses actes, les raisons qui le poussent à agir sont authentiques. Il ne bascule pas dans le côté obscur parce qu'on lui a promis des cookies. L'auteur revisite la Fantasy épique telle qu'on la conçoit aujourd'hui en allumant la mèche qui mettra le feu « à tout ce qui reste de bien-pensant et propre dans le genre », pour paraphraser Stéphane. Une façon surprenante mais efficace de nous interroger sur notre monde… À vous de vous faire une idée, maintenant !
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